L’hommage de la CGT à Nelson Mandela

L’hommage de la CGT à Nelson Mandela

 

 

Relevons ses défis
Poursuivons son chemin



La Confédération général du Travail a rendu ce lundi 9 décembre un hommage à Nelson Mandela au siège de la CGT et de ses fédérations à Montreuil. Thierry Lepaon a souligné les liens historiques qui unissent la CGT et ses militants à la cause anti-apartheid, à la libération du leader de l’ANC emprisonné durant 27 années, aux syndicalistes de la période ségrégationniste et raciste puis à la COSATU, la centrale syndicale sud africaine.

 

Le monde est en peine !

(Intégralité de l’allocution de Thierry Lepaon)

Madiba n’est plus et notre cœur saigne, comme celui de toutes les femmes et de tous les hommes qui estimaient son œuvre.

La CGT a pris une part décisive en France au cours des années 80 dans la lutte contre le régime d’apartheid et pour la libération de Mandela des geôles du régime.

Notre organisation a soutenu et hébergé nombre de militants de l’ANC, de syndicalistes sud-africains en exil au cours de ces sombres années.

Elle partage avec Nelson Mandela une profonde unité de vue, au fondement de ses combats pour la liberté, l’égalité et la fraternité, pour l’établissement d’une nation arc-en-ciel sur les décombres du système ségrégationniste.

C’est ce qui rend son départ d’autant plus douloureux ; mais cela doit, dans le même temps, nous donner la force de relever les défis qui honoreront sa mémoire et poursuivront son chemin.

Face à la disparition de cette éminente figure de l’histoire de l’humanité, la CGT se devait en effet d’être aux côtés du peuple sud-africain dans le deuil, au nom du passé qui nous lie depuis si longtemps, mais aussi au nom de l’avenir que nous ne manquerons pas d’écrire ensemble au service de l’émancipation des travailleurs.

Loin d’être érodés par le temps qui s’écoule, les liens qui unissent la CGT et la COSATU sont de ceux que les années renforcent : ils ont été tissés aux heures les plus sombres de l’apartheid, contre laquelle la CGT s’est élevée de façon systématique et virulente. Ils se sont affermis, par exemple, lors de l’hébergement en France dans les années 80 par la CGT de militants en exil du SACTU comme Mark SWEET ou BANGUMZI « BAFFO » SIFINGO, avant même le regroupement des forces syndicales sud-africaines au sein de la COSATU.

Nous sommes fiers d’avoir pu engager la CGT dans ces actions de soutien, et je salue tous nos militants qui, parfois, ont pris des risques pour servir nos idéaux.

Tout au long de l’apartheid, la CGT a organisé des manifestations de masses pour mobiliser les travailleurs de France, et plus largement l’opinion publique, sur les crimes perpétrés par le régime.

Nous avons pris une part active au boycott de l’Afrique du Sud, aux actions de blocages des importations en provenance du pays, multiplié les pressions sur les entreprises multinationales à base française qui, malgré les sanctions de l’ONU, tentaient de développer des relations d’affaires avec le gouvernement raciste de Pretoria.

Le souvenir du 2 février 1990, jour de la libération de Nelson Mandela, reste pour moi, comme pour tous les militants de la CGT, un moment intensément emprunt d’émotion.

Un moment qui démontre que tout devient possible, que rien ne saurait résister à la marche de la vérité et de la justice, que rien n’est plus beau qu’un peuple qui se lève, qui lutte et se libère du joug de ses oppresseurs.

Il fut un commencement bien davantage qu’un achèvement. L’histoire des 20 dernières années de la nouvelle Afrique du Sud, avec ses succès, ses espoirs et ses déceptions, l’illustre avec éclat.

Il y a, bien sûr, le souvenir de ces luttes communes.
Mais la CGT et les travailleurs de la nation arc-en-ciel sont également liés par un destin commun.

Dans ce monde en crise, secoué par les convulsions d’un capitalisme dévastateur, ravageant les solidarités humaines et l’environnement, notre devoir est de tracer un nouveau chemin.

Il doit se fonder sur les idéaux de justice et d’égalité que portait Nelson MANDELA.

Ses mots, ses actes, sa force ont abattu le régime de l’apartheid et doivent inspirer les luttes que nous devons aujourd’hui conduire, particulièrement celle qui exige notre engagement ici, en France, contre le racisme et la xénophobie.

L’exemple de Nelson MANDELA nous montre le chemin.